Pour l’ancien premier ministre Michel Rocard, la durée hebdomadaire du travail en France est encore trop importante pour que chacun trouve sa place sur le marché de l’emploi.
« Pour que chacun ait sa place sur le marché du travail, il faut tomber à moins de 35 heures par semaine. Et c’est d’autant plus nécessaire que la durée de vie s’allonge ».
Cette sortie de Michel Rocard, formulée à l’occasion d’un entretien accordé au journal Le Monde, en a dérouté quelques-uns.
L’ancien premier ministre, tenant d’une gauche qu’on qualifiait volontiers de « réaliste », a prôné une reprise des négociations à propos de la durée légale du travail, mais pas pour « déverrouiller les 35 heures » comme l’avait annoncé Manuel Valls, au grand dam de ses collègues socialistes, mais pour envisager un nouvel abaissement du temps de travail.
Selon Rocard, la contrepartie au recul de l’âge de la retraite, « c’est la réduction de la durée du travail hebdomadaire », et d’ajouter : « Nous travaillons quelque 38 milliards d’heures en France chaque année. Vu le nombre de chômeurs – près de 2,9 millions – il est urgent de passer à 41 ou 42 milliards d’heures collectivement ».
Démonstration résumée en une formule : En France, chacun devrait « travailler moins » pour que le pays, collectivement, « travaille plus ».