Selon une étude menée par le cabinet Denjean Associés, seules 8% des entreprises françaises jugent que le CICE aura un effet positif pour leur compétitivité. En revanche, une majorité plaide pour une stabilisation des règles fiscales.
Difficile de prendre des risques au Monopoly si les règles du jeu devaient changer plusieurs fois au cours d’une même partie. Les chefs d’entreprise reprochent la même chose au système législatif français : trop de lois, trop de règles, mais surtout trop d’instabilité, surtout en matière fiscale.
Dans un sondage réalisé par le cabinet d’audit et d’expertise comptable Denjean Associés, les employeurs semblent réclamer, non pas des baisses massives d’impôt, mais davantage un maintien des règles dans le temps pour leur donner plus de visibilité sur la stratégie à suivre.
Le CICE va-t-il faire un flop ?
Seules 8% d’entre-elles, par exemple, jugent que le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) aura un effet positif sur leur compétitivité. 52% disent même ne « rien attendre du tout » du dispositif. Rappelons que le CICE est une baisse d’impôt calculée sur la masse salariale en dessous de 2,5 Smic, et doit représenter l’équivalent d’une baisse de charges jusqu’à -6%. Cette enveloppe globale accordée aux entreprises s’élève à 20 milliards d’euros, un montant financé par…la hausse de la TVA depuis le 1er janvier 2014.
En fait, l’immense majorité des sondés (96%) jugent l’instabilité fiscale comme la principale cause de leurs difficultés. Ils dénoncent aussi le principe de rétroactivité (94%) et l’empilement des mesures réglementaires (96%).
Ce qui ne les empêche pas de cracher sur les mesures qui accroissent, à leurs yeux, la pression fiscale, comme la taxe à 75%, rejetée par 8 sondés sur 10, et la hausse de la surtaxe sur l’Impôt sur les Sociétés. Une mesure trouve grâce à leurs yeux (51% d’avis positifs) : celle qui durcit les règles de financements intra-groupe (filiale-maison mère).
90% des chefs d’entreprises sont très sévères à l’égard de François Hollande dont la politique fiscale nuit, selon eux, à l’attractivité et abîme l’image de la France dans le monde.