En avril 2011, la baisse des défaillances des PME et des grandes entreprises s’accompagne d’un recul de leur coût qui atteint 15% sur les douze derniers mois. Dans ce contexte, et pour la première fois depuis mars 2009, le nombre d’emplois menacés repasse sous la barre des 200 000.
Selon Coface, la grande majorité des secteurs d’activité connaît une baisse de ses défaillances, avec plusieurs exceptions qui restent sans amélioration visible.
• Le coût des défaillances recule de 15%, porté par la baisse des faillites des PME et grandes entreprises
Actuellement, la baisse des défaillances s’avère plus forte en coût qu’en volume. Ceci s’explique par un recul plus rapide des défaillances des PME et des grandes entreprises (respectivement -10,2% et -26,4% sur les douze derniers mois) par rapport aux TPE, dont les défaillances baissent de seulement 4,8%.
« La baisse du nombre de défaillances des PME et des grandes entreprises est synonyme de sortie de crise au même titre que l’augmentation dans ce registre avait été symptôme de l’entrée en crise, » note Jean-Yves Bajon, directeur général de Coface Services.
Au mois d’avril 2011, le nombre de défaillances recule de 9,2% par rapport à avril 2010 et de 5% sur les douze derniers mois. Sur les douze derniers mois, leur coût cumulé pour les fournisseurs baisse de 15% par rapport à la même période de l’an passé et s’élève à 3,6 milliards d’euros.
2. Sortie de crise
• Le nombre d’emplois menacés repasse sous le seuil des 200 000 en un an
Grâce à la baisse constante des défaillances, le nombre d’emplois menacés redescend à 199 506 sur les douze derniers mois, soit une baisse de 12,4%, et ce pour la première fois depuis mars 2009. En avril 2011, le recul est encore plus important : près de 25% par rapport à avril 2010.
• Secteurs : une sortie de crise mitigée
La baisse des défaillances s’opère à des rythmes hétérogènes selon les secteurs d’activité, avec trois cas de figure :
– Cinq secteurs en sortie de crise dont le BTP
Secteur emblématique qui représente à lui seul presque le tiers des défaillances, le BTP, fortement touché par la crise, connaît une baisse progressive de ses défaillances depuis plusieurs mois (-8,3% en un an).
Les secteurs à vocation industrielle, premiers ciblés par la crise, enregistrent également une forte baisse depuis le dernier trimestre 2010.
– Quelques rares secteurs peu sensibles au mouvement global
Des secteurs se distinguent par une évolution déconnectée des tendances générales. Celui de l’agriculture et de la pêche présente aujourd’hui un niveau de défaillances inférieur à celui de 2006 ou 2007. L’agroalimentaire a affiché, de son côté, une croissance maîtrisée et les défaillances de ce secteur sont aujourd’hui en hausse de 7% à ceux d’avant crise.
– Six secteurs à surveiller
La distribution, les services aux particuliers et les services collectifs, pleinement touchés par la crise, continuent de voir leurs défaillances augmenter à fin avril 2011 (respectivement de 3,2%, 1,6% et 3,4%).
« Même si le niveau des défaillances reste encore élevé en comparaison avec les années d’avant-crise, le repli des défaillances est net. D’ailleurs, le mois d’avril voit la 8e baisse consécutive depuis septembre 2010. Les tensions restent d’actualité pour 6 secteurs sur 22 étudiés par notre Observatoire, et si l’amorce d’un recul tardait à venir, cela nous inciterait à une surveillance accrue pour les prochains mois », commente Jean-Yves Bajon, directeur général de Coface Services.