Selon l’Insee, les marges dégagées par l’ensemble des entreprises françaises ont atteint leur point le plus bas depuis près de 30 ans. Le coût du travail est-il seul à peser ?
L’Insee vient de mesurer le taux de marge des entreprises françaises sur le troisième trimestre 2013 : il recule de 0,5 point par rapport à la période précédente et s’établit à 27,7%, soit son taux le plus bas depuis 1985.
Derrière ce chiffre, c’est une réalité comptable très complexe qu’il s’agit d’analyser : pour faire simple, la marge d’une entreprise désigne le gain généré par la vente de ses produits, mais après paiement des charges, salaires et impôts. Il se calcule en comparant la valeur ajoutée nette avec l’excédent brut d’exploitation (EBE), hors amortissements (annualisation des sommes investies).
Le poids des impôts et des charges
Selon l’Insee, ce bénéfice brut, qui entre donc dans la comptabilisation du taux de marge, a encore reculé de 2,1% au troisième trimestre. Sa fluctuation permet de mesurer celle de salaires et le poids des charges fiscales, autrement dit le coût du travail : le niveau des impôts et cotisation a ainsi progressé de 0,9% au troisième trimestre 2013, tandis que la masse salariale s’affichait aussi en hausse de +0,2% sur la même période.
En pesant sur l’EBE, ces deux paramètres ont affaibli le taux de marge. Mais le coût du travail n’est pas la seule explication : le taux de marge dépend aussi de l’évolution des prix et du niveau de la demande. Or, le pouvoir d’achat des ménages français a subi une rechute (-0,1%) entre juillet et septembre, indique l’Insee.