Sale temps pour les avionneurs : le prix des billets devrait augmenter l’année prochaine en raison de la hausse de la taxe Chirac (12,7%) qui finance des projets humanitaires.
Depuis 2006, les voyageurs paient un complément de 1 à 40 euros, compris dans le prix de leur billet d’avion. Ni le transport ferroviaire ni routier ne sont concernés, ce qui à l’époque avait soulevé l’ire du secteur aérien qui voyait ainsi ses marges de manœuvre dans la fixation de ses tarifs.
Un milliard d’euros contre le sida
Le montant de cette taxe dite « Chirac », ainsi dénommée parce qu’elle avait été instaurée par l’intéressé peu avant la fin de son second mandat, varie en fonction des destinations choisies, de la durée du voyage et du type de réservation (première classe ou classe affaires etc…). Il n’a pas été modifié depuis sept ans, période au terme de laquelle le dispositif a rapporté un milliard d’euros, une somme reversée à l’Unitaid qui finance des programmes sanitaires (sida, tuberculose ou paludisme) dans les pays en développement.
Aujourd’hui, le Comité ministériel de la coopération internationale et du développement entérine une hausse de 12,7% de cette taxe. Une décision que ne devrait guère goûter Air France-KLM qui engage actuellement un lourd plan de restructuration de ses effectifs (jusqu’à 3000 suppressions de postes).
En 2006, Jean-Cyril Spinetta, alors patrons d’Air France avait émis « des réserves et des réticences sur le fait de taxer une économie particulière », dénonçant « une entorse à la neutralité fiscale », bien qu’il se soit dit solidaire du principe d’une taxe à vocation humanitaire.