Malgré la hausse des prix sur les étiquettes, les industriels du tabac ont augmenté leurs marges depuis quatre ans de +26%, estime Jean-Marie Le Guen. Une manne que le député socialiste souhaite taxer dans le cadre de l’effort collectif mis en œuvre pour réduire le déficit public.
Taxer les profits des cigarettiers en croisant les doigts pour que le tour de vis ne soit pas répercuté, en bout de chaîne, sur les étiquettes, déjà peu épargnées depuis cinq ans . C’est le pari que prend Jean-Marie Le Guen, député socialiste.
Réduire le déficit public
Ce spécialiste des questions de santé au sein du PS souhaite faire contribuer les industriels du tabac, autrement dit les fabricants, à l’effort collectif visant à réduire le déficit public.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’au même titre, par exemple, que les compagnies pétrolières, elles aussi mises à contribution, le secteur est bénéficiaire, malgré la hausse successives des prix du tabac depuis dix ans.
En fait, le renchérissement du tabac a plus profité que nuit aux fabricants ces dernières années, à la faveur d’un maintien, voire même d’une légère hausse de la consommation. Selon Jean-Marie Le Guen, leur chiffre d’affaire a progressé de +26% depuis 2008, soit plus de 300 millions d’euros de bénéfices.
Cette proposition intervient au moment où l’Assemblée nationale s’apprête à examiner le projet de loi de Finances rectificatives. Jean-Marie Le Guen souhaite y adjoindre un amendement visant à taxer les profits réalisés par les industriels, assurant qu’une telle mesure « n’aura aucun effet sur le prix du paquet de cigarettes ou sur le pouvoir d’achat des Français ».
Taxe et coût social du tabac
L’argent récupéré, soit 203 millions d’euros au titre des années 2010 et 2011, serait réinjecté dans « des programmes de prévention et de lutte contre les addictions » ajoute Jean-Marie Le Guen.
Le député socialiste aborde aussi la question de la contrefaçon et de la contrebande en annonçant la mise en place d’une mission interministérielle pour enrayer « la désinformation provenant du lobby du tabac à ce sujet ».
Selon les cigarettiers et les Douanes, une cigarette sur cinq fumée en France serait achetée ailleurs que sur le territoire national où exercent 28 000 buralistes, avec , à la clé, un manque à gagner de 2,7 milliards pour les caisses de l’Etat qui en recueille déjà 13,6 milliards au titre des différentes taxes fiscales.
Le coût social du tabac (assurance maladie) s’élèverait, lui, à 6,8 milliards d’euros.